Du rififi au sein de la collaboration Cochrane

Pour ceux qui ne connaissent pas la collaboration Cochrane, c’est une organisation à but non lucratif indépendante qui regroupe plus de 28 000 volontaires dans plus de 100 pays et qui a pour but de regrouper des données scientifiquement validées de manière accessible et résumée1. J’y ai notamment fait référence lors de mon article sur l’inefficacité du vaccin antigrippal.

Peter Gøtzsche, élu au sein du conseil d’administration de Cochrane, s’était plusieurs fois fait remarquer par ses prises de position et ses articles peu favorables aux labos pharmaceutiques qu’il considère comme une entreprise du crime organisée, les accusant même dans un de ses livres d’avoir d’avoir corrompu les systèmes de santé. On peut signaler, aussi, ses prises de position contre le dépistage systématique du cancer du sein, contre l’abus d’antidépresseurs, etc.

Jusqu’à présent la collaboration Cochrane faisait plus ou moins référence quant à la qualité et l’indépendance de leurs analyses, mais il semblerait que cette qualité et cette indépendance soit sérieusement remises en cause.
Dans un article2 signé par Peter Gøtzsche lui-même et deux autres auteurs (Lars Jorgensen appartenant lui aussi à Cochrane et Tom Jefferson du Center for evidence based medecine d’Oxford), l’analyse effectuée par Cochrane et démontrant de manière définitive l’efficacité des vaccins contre le papillomavirus (Gardasil) et l’absence d’effets indésirables notables associés3 à ces vaccins comporterait de nombreuses erreurs et omissions : tous les essais n’ont pas été pris en compte, la comparaison des effets secondaires n’aurait pas été faite versus placebo mais contre des produits contenant l’adjuvant aluminique ou contre d’autres vaccins avec adjuvant, beaucoup de femmes ont été exclues des différents essais si elles avaient déjà reçu l’adjuvant ou bien si elles avaient une histoire personnelle de pathologies immunitaires ou neurologiques, plusieurs effets secondaires graves n’ont pas été rapportés, plus de décès chez les vaccinées que chez les non vaccinées, etc.
Mais aussi que Marc Arbyn, l’auteur principal de la revue, dirige la surveillance post-marketing du vaccin Gardasil dans une partie de l’Europe, surveillance financée par le laboratoire Sanofi Pasteur MSD…

On peut aisément concevoir que cette prise de position remettant sérieusement en cause l’intégrité de Cochrane n’ait pas plu aux autres membres du conseil d’administration qui ont décidé de démettre Peter Gøtzsche de ses fonctions, provoquant la démission simultanée de 4 autres collaborateurs.

Le communiqué de Cochrane est plutôt sibyllin4, arguant que le comportement du professeur Gøtzsche était contraire aux intérêts de l’organisme caritatif dans son ensemble…

Cochrane, déjà financée par une Union Européenne5 largement favorables aux industries chimiques6, aurait-elle cédée aux sirènes des labos pharmaceutiques afin de mieux se financer, celle-ci produisant des articles qui sont achetés a des fins promotionnelles par… les labos lorsque ceux-ci sont favorables à leurs produits ?

 

2 BMJ : The Cochrane HPV vaccine review was incomplete and ignored important evidence of bias

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