L’analyse de l’étude HOPE3 est en ligne

Début 2021, un lecteur m’avait fait remarquer (avec juste raison) que l’étude HOPE3 ne figurait pas dans mon site. J’avais donc commencé à traiter cette dernière, mais tout ceci était resté à l’état d’ébauche (allez savoir pourquoi, un gros coup de flemme ?).

Boosté que j’étais par l’étude 4S et en parallèle de celle-ci (lorsque j’en avais assez de l’une, je basculais sur l’autre…), je me suis remis à cette dernière et l’analyse de l’étude HOPE3 est donc maintenant en ligne1.

Un petit résumé :

Cette étude comprenait 4 branches :

  1. 10 mg of Rosuvastatin (Crestor)
  2. 10 mg of Rosuvastatin (Crestor) + 16 mg de Candésartan et 12,5 mg Hydrochlorothiazide (hypotenseurs)
  3. 16 mg de Candésartan et 12,5 mg Hydrochlorothiazide (hypotenseurs) + placebo
  4. Double placebo

Comme à l’habitude, une sélection drastique des patients éligibles a été effectuée avec, en outre, une phase de « run-in » au cours de laquelle tous les patients était soumis aux traitements et à l’issue de laquelle seuls ceux ne présentant pas d’effets secondaires restaient éligibles à l’étude. Ce qui a permis d’exclure 509 personnes (3,5 %) de celle-ci, mais surtout de minimiser l’apparition ultérieure d’effets secondaires.

Pour ce qui est des résultats, nous avons une fabuleuse réduction des mortalités qui s’étale de 0,10 à 0,38 % sur 5,6 années, soit entre 0,02 à 0,07 % annuels. Quant aux autres critères (AVC, revascularisation, infarctus, etc.), les résultats sont du même acabit, à savoir qu’ils évoluent entre 0,13 % et 0,46 % sur 5,6 années, ce qui nous donne de 0,02 à 0,07 % annuels. La plupart se situant d’ailleurs plus près de la plage basse…

Quant aux traitements hypotenseurs, ceux-ci n’ont pas démontré la moindre efficacité, provoquant même une très légère augmentation de la mortalité de cause non cardiovasculaire.

Les résultats de cette étude étant miraculeux, un follow-up de 3,1 années supplémentaires (sous la forme d’un suivi passif, et donc plus sous une forme randomisée en double aveugle) a été effectué afin de voir si les effets des traitements perduraient dans le temps. Les résultats sont encore moindres que dans la phase initiale, c’est dire !

Après avoir analysé cette étude, j’ai beaucoup de mal à comprendre comment certains cardiologues peuvent encore faire référence à celle-ci pour prescrire des statines…

 

1 Maladies cardiovasculaires, cholestérol et statines : Trial HOPE3