Trois études démontrent que l’aspirine en prévention primaire ne sert à rien

Trois études (ASCEND, ARRIVE et ASPREE) présentées lors du congrès 2018 de l’European Society of Cardiology (ESC) n’ont pas prouvé un quelconque avantage à l’utilisation de l’aspirine en prévention primaire chez des patients atteints de diabète mais pas de maladie cardiaque évidente pour la première étude, chez des patients présentant un risque modéré (présumé) mais aucune maladie cardiaque évidente pour la deuxième et absents de maladie cardiovasculaire, de démence ou d’incapacité physique au début de l’étude pour la troisième. Dans tous les cas, les patients étaient randomisés soit à 100 mg d’aspirine soit avec un placebo.
Les maigres bénéfices dans ces deux études étant compensés par une augmentation des événements hémorragiques.

La FDA avait reconnu ce fait en 20141 et un article paru dans le Lancet2 en 2009 en faisait déjà état (peut-être y a-t-il même plus ancien…).

Bref, rien de nouveau sous le soleil…

En outre, il semblerait l’efficacité de l’aspirine sur le cancer gastro-intestinal (que des méta-analyse avait, semble-t-il, mis en évidence) soit au mieux extrêmement modérée, l’étude ASCEND n’ayant révélé aucune différence dans le taux de cancer gastro-intestinal.

Une question me taraude néanmoins : quelles sont les prescriptions en France d’aspirine en prévention primaire ?

Car si une telle info demande pratiquement 10 ans pour arriver aux oreilles des membres de l’ESC, combien faudra-t-il d’années supplémentaire pour qu’elle arrive aux oreilles des divers prescripteurs ?

Il faut savoir qu’en France (chiffres de 2013, désolé je n’ai pas trouvé plus récent !), l’aspirine se trouvait en 7ᵉ place des médicaments les plus vendus3. On pourra aussi, dans ce document, remarquer la très belle 26ᵉ place de l’atorvastatine…

 

 

2 réflexions au sujet de “Trois études démontrent que l’aspirine en prévention primaire ne sert à rien”

  1. Bonsoir,
    Entre 2007 et 2013 on m’a posé 8 stents. Pendant cette période j’ai pris Du crector et aussi des béta – bloquants que j’ai arrêter assez rapidement. J’ai arrêter le Crestor en 2013 contrairement à lavis de mon cardiologue pour des douleurs à ne plus pouvoir travaillé, perte de mémoire, paralysie faciale et guérie. Je me suis aussi cassé le tendon d ‘achille. Depuis 2013 je n’ai pas eu besoin de poser des stents, j’ai arrêter mon activité et je bouge beaucoup plus.
    MA QUESTION: J’ai toujours plus ou moins pris des aspirines cardio et je me demande si je peux arrêter. J’ai peur d’avoir une hémorragie, éventuellement je pourrai faire des contrôles du sang. Je suis aussi souvent constipé.
    En vous remercient si vous pouvez me répondre, je vous prie d’agréer, Docteur, mes salutations distinguées.

    Répondre
    • N’étant pas médecin comme je l’ai spécifié plusieurs fois sur mon site, je ne peux hélas vous donner ce genre de conseils.
      N’ayant pas encore étudié les bénéfices de l’aspirine en prévention secondaire (dans le cadre d’une maladies cardiovasculaires), je ne connais pas quel peut-être son rapport risques/bénéfices mais les quelques études que j’ai survolées laissent toutes envisager des risques hémorragiques (dose dépendant).

      Répondre

Laisser un commentaire