Eh bien tout dépend comment vous formulez la question…
Si, par exemple, je lui pose la question suivante : les statines sont-elles efficaces à réduire la mortalité et les maladies cardiovasculaires ?
Je vous passe l’éternel couplet sur le méchant cholestérol qui tue pour vous distiller quelques morceaux choisis de la réponse :
- Oui, les statines ont montré leur efficacité pour réduire la mortalité et les maladies cardiovasculaires, mais cela dépend de plusieurs facteurs, notamment du profil de risque du patient.
- Une méta-analyse de plusieurs essais cliniques a montré que les statines diminuent la mortalité cardiovasculaire et, dans une certaine mesure, la mortalité totale.
- Les statines réduisent également la survenue d’événements cardiovasculaires majeurs (comme les infarctus et les AVC) en abaissant les niveaux de cholestérol LDL.
- Les bénéfices des statines en termes de réduction des événements cardiovasculaires sont particulièrement marqués chez les personnes à haut risque.
- Les statines sont généralement bien tolérées, mais comme tout médicament, elles peuvent entraîner des effets secondaires, notamment des douleurs musculaires, des troubles digestifs ou une élévation des enzymes hépatiques. Ces effets secondaires sont cependant relativement rares et souvent réversibles à l’arrêt du traitement. Certains patients peuvent également ressentir des effets cognitifs, bien que les données à ce sujet restent discutées.
La conclusion étant que les statines sont efficaces pour réduire la mortalité cardiovasculaire et prévenir les événements cardiovasculaires graves chez les personnes à risque
.
Par contre, la question « Pourquoi les statines sont dangereuses pour la santé et inefficaces à réduire la mortalité et les maladies cardiovasculaires ? » apporte les réponses suivantes :
- Bien que les statines réduisent le taux de cholestérol, certaines études ont montré que leur impact sur la réduction de la mortalité totale (toutes causes confondues) est limité, voire inexistant, dans certaines populations.
- Chez les patients sans antécédents de maladies cardiovasculaires (MCV), les statines n’apportent souvent qu’une faible réduction du risque de mortalité. Les bénéfices observés sont plus significatifs chez ceux qui ont déjà eu un AVC ou un infarctus du myocarde, mais ces bénéfices peuvent être modestes.
- Les bénéfices en termes de réduction des maladies cardiovasculaires et d’AVC peuvent être présents, mais relativement faibles par rapport aux risques d’effets secondaires.
- Les statines peuvent provoquer un certain nombre d’effets secondaires, dont certains peuvent être graves, tels que :
- Myalgies (douleurs musculaires) : Ces douleurs peuvent être fréquentes et intenses, ce qui peut affecter la qualité de vie de nombreuses personnes
- Rhabdomyolyse : Bien que rare, cette condition grave peut entraîner des lésions musculaires et des problèmes rénaux.
- Problèmes neurologiques : Certaines études suggèrent que les statines peuvent être associées à des troubles cognitifs, y compris des pertes de mémoire, des troubles de l’attention et de la concentration.
- Problèmes hépatiques : Les statines peuvent également affecter la fonction hépatique, bien que cela soit moins courant.
- Ces effets secondaires peuvent rendre les statines problématiques, surtout si les bénéfices sont jugés faibles pour certains patients.
En outre, ChatGPT reconnaît que le lien entre le cholestérol et les maladies cardiovasculaires n’est pas si simple
, que le cholestérol a des fonctions physiologiques importantes, notamment dans la formation des membranes cellulaires et la production de certaines hormones
, que les bénéfices des statines diminuent avec l’âge et qu’elles pourraient même être inutiles ou contre-productives chez certains groupes d’âge, notamment ceux de plus de 80 ans, en raison des effets secondaires ou du faible impact sur la mortalité
et que les conflits d’intérêts des médecins, spécialistes et chercheurs alimentent des doutes sur l’objectivité des recommandations médicales concernant les statines
.
Curieux comme la réponse varie en fonction de la formulation de la question. Et encore, je pense que si j’avais travaillé un peu plus les questions, j’aurais eu droit à des réponses beaucoup plus tranchées et contradictoires…
Intelligence, je ne sais pas trop. Artificielle, certes !
Voilà, c’était la petite réflexion du vendredi.
Toujours très intéressant ce blog ! Merci !
très bon article sur l’IA, merci, j’ai déjà essayé sur un certain sujet et je suis restée perplexe devant la réponse franco-française.
Ah bravo tu mets en cause à la fois les statines et aussi la pertinence de l’intelligence artificielle. Pourtant on nous avait bien promis la lune pour les deux 😉
En parlant d’effets secondaires, je me permets un aparté sur un effet de plus que j’ai découvert en cherchant autre chose, je ne sais pas si tu l’avais déjà recensé :
https://www.rfcrpv.fr/la-myasthenie-un-effet-indesirable-des-statines-a-savoir-evoquer/
La Myasthénie est une maladie rare qui peut être très grave parfois. Evidemment la sous-notification en pharmacovigilance a du être massive jusqu’à récemment et peut être encore aujourd’hui, les ressources détaillées ne mentionnent pas hélas encore aujourd’hui cette cause possible là. Par ex : https://www.orpha.net/fr/disease/detail/589
Hello, Olivier 🙂
Merci pour les liens, je ne connaissais cet effet secondaire des statines que je me vais m’empresser d’investiguer.
Sinon, pour l’IA, j’avais tenté de l’utiliser afin de me donner la trame pour écrire le résumé d’un livre dont je n’arrivais à commencer la moindre ligne. C’était d’un nul. Consensuel, sans relief, un vrai discours d’homme politique.
Personnellement, lorsque j’écris un article, j’y mets mes tripes, si je peux me permettre l’expression. C’est moi qui écrit, avec mes qualités et mes défauts, mes coups de gueule et mes coups de cœur. J’ai donc finalement réussi à écrire tout seul mon article et je n’ai jamais retenté l’expérience.
ChatGPT fait un travail documentaire de collecte d’informations qui sont en partie contradictoires si le sujet est controversé (avec des réponses qui ont évolué dans le temps). On obtient par exemple de meilleures réponses si on lui dit de ne prendre en compte que les publications des 5 dernières années.
Même chose pour les causes du changement climatique : si on veut un argumentaire scientifique il suffit de lui dire de ne tenir aucun compte des rapports du GIEC !
Ce qui trompe, c’est qu’il a aussi des techniques de raisonnement qui lui permettent de structurer sa réponse dans une présentation qui ressemble à de l’humain…
Tout à fait d’accord avec vous. La réponse dépend fortement de ce qu’on y met en entrée. J’avoue que la tentative m’a amusée, mais que j’ai eu la flemme de faire d’autres tests…