Dominique le Guludec succède à Agnès Buzyn à la Haute autorité de Santé

Madame Buzin, ne pouvant cumuler ses fonctions de ministre de la santé (et des solidarités….) avec celle de présidente du collège de la HAS a dû abandonner ce dernier. Sa remplaçante est le Pr Dominique le Guludec, dont le nom a été sorti du chapeau au plus haut niveau de l’état et dont certains propos rapportés par Medscape m’interpellent sérieusement.

Concernant certaines innovations thérapeutiques, celles-ci « viennent avec des prix inédits à ce jour : thérapies géniques, immunothérapies, biothérapies, et ceci dans tous les domaines, pas seulement celui du cancer, mais aussi l’asthme sévère, la dermatologie, les maladies rhumatismales, inflammatoires… Certaines injections coûtent plus de 500 000 euros la dose ». Eh bien j’espère qu’à ce prix-là le médicament est au moins efficace… parce qu’on en arrive à des traitements qui  ne seront réservés qu’aux plus riches ! Il est vrai que maintenant le prix d’un médicament n’est plus calculé en fonction de son prix de revient, mais en fonction du prix que les assurances, mutuelles, patients et la sécu sont prêts à payer.

Elle aurait aussi ajouté : « Une expérimentation sera lancée l’an prochain sur la mortalité à un mois après infarctus du myocarde. Cela permettra de mieux juger, sur des critères durs, de la pertinence des prises en charge et de les améliorer là où elles doivent l’être ». Permettez mon scepticisme, mais quant une ancienne cardiologue tient ce genre de propos, j’ai bien peur que la théorie du méchant cholestérol qui tue continuera à avoir de beaux jours devant elle et que ça se termine par statines obligatoires pour tout le monde…

Plus loin, ses propos évoquant le PLFSS 2018 (Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale), j’ai téléchargé et parcouru ce document. Je ne m’étendrai pas sur ce concentré de belles promesses habituelles mais un point à particulièrement retenu mon attention, il s’agit du chapitre « Un montant d’économies important » et comportant le point d’amélioration suivant : « la pertinence et l’efficience des produits de santé ».

Je me permets de citer le Larousse :

  • pertinence : Qualité de ce qui est pertinent, logique, parfaitement approprié
  • efficience : Capacité d’un individu ou d’un système de travail d’obtenir de bonnes performances dans un type de tâche donné ; efficacité

Tout ceci me plonge dans la plus profonde perplexité…

  • Allons nous voir la fin des prescriptions sauvages de Liptruzet commercialisé jusqu’à 16 fois plus cher qu’une statine de base, tout en n’étant pas plus efficace ?
  • Allons-nous voir la fin des prescriptions d’Efient et de Brilique vendus entre 3 et 6 fois plus cher que ce bon vieux Plavix, tout en étant toujours pas plus efficace et surtout avec plus d’effets secondaires graves et parfois mortels ?
  • Allons-nous arrêter de nous bassiner avec cette vaccination contre la grippe dont personne n’a pu prouver une quelconque efficacité ?

Et encore je me cantonne à ce que je connais, certains exemple en Oncologie ou dans la maladie d’Alzheimer étant autrement plus scandaleux…

Un autre article extrait de ce document m’a beaucoup amusé, il s’agit d’un point du chapitre 3 (L’innovation au service de l’efficacité des organisations) et nommé « Développer l’usage de la télémédecine ». On y prend l’exemple suivant : « Avec le remboursement prochain de la télémédecine, Mme Martin, qui a des difficultés à se déplacer jusqu’au cabinet de son cardiologue situé à 70 km de chez elle, pourra bénéficier d’un suivi médical sans avoir à s’y rendre systématiquement. Son cardiologue lui garantit la même qualité de prise en charge, grâce à une téléconsultation ou la lecture à distance de ses bilans cardiaques, adressés par son médecin traitant ».

Sans dec… !

Le mec qui à écrit ça mérite certainement une médaille, mais pas celle de l’intelligence ! Que celui qui connaisse un cabinet de médecin généraliste équipé de tout le matériel pour effectuer un bilan cardiaque complet me jette la première pierre et si tel est le cas, j’ose espérer que ce médecin généraliste équipé d’un tel matériel sache non seulement s’en servir, mais sache aussi en interpréter les résultats. Ce qui rend caduque l’intervention d’un cardiologue, qui plus est à distance…

Comme disait mon grand-père, on est pas sorti de l’auberge !

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