Le vendredi, pour les geeks, c’est « trolldi »…
Le jour où les trolls ont le droit de sortir !
Alors allons-y, lâchons les trolls.
Je viens de terminer un roman étonnant (et détonnant !) à plus d’un titre.
Pour l’anecdote, j’ai pris ce livre au rayon « pas encore lus » de ma très modeste bibliothèque, mais le plus étrange est que je ne sais vraiment pas comment celui-ci s’y est retrouvé. Je ne me souviens absolument pas l’avoir acheté ou récupéré dans une boite à livres et personne, parmi mes proches, n’a avoué l’avoir déposé ici…
Étrange affaire !
Peut-être est-ce un coup du destin qui, comme chacun sait, est un farceur ?
Pour en revenir à ce roman, il s’agit de « Le réveil » de Laurent Gounelle1
En préambule, je tiens à préciser que ce livre est un roman, et donc toute ressemblance avec des faits et des personnages existants ou ayant existé serait purement fortuite et ne pourrait être que le fruit d’une pure coïncidence…
Ceci posé, venons-en à l’essentiel : Tout commence le jour où un célèbre scientifique décrète que toute mort avant 120 ans est un décès prématuré. La moyenne de vie étant largement en dessous de ce seuil, une grande majorité de la population se demandait pourquoi elle était privée de 40 ans de vie supplémentaires et réclamait, que dis-je, exigeait que le gouvernement s’en occupe.
Le président déclara donc qu’il entrait en guerre contre la mort.
Il créa un conseil de défense top-secret dont les délibérations resterait, elles aussi, secrètes.
Il s’adjugea aussi les services d’un cabinet de conseil privé, dont certains esprits chagrins firent remarquer que c’était le même qui avait organisé sa campagne électorale.
Mais puisque je vous assure que toute ressemblance avec des faits ou des personnes…
Il fut donc décidé que la principale cause de mortalité étaient les accidents de la route. Les médias se mirent à égrener chaque jour le nombre de décès et d’accidentés, avec moult reportages de pompiers en train de désincarcérer, de services d’urgence débordés, des photos de cadavres démembrée ainsi que des témoignages de rescapés.
Le président annonça la mise sur le marché prochaine de voitures autonomes qui, pilotées par des logiciels, ne seraient plus soumises aux erreurs humaines. En attendant l’arrivée de ces véhicules, ce dernier décréta le confinement de toutes les voitures actuelles, avec juste des exceptions pour les urgences.
Quelque temps après, les voitures autonomes n’étant toujours pas opérationnelles, le président leva le confinement, mais décréta le port de la minerve obligatoire pour tous les occupants du véhicule. En outre, à chaque sortie il était obligatoire de remplir une attestation indiquant le motif de la sortie, l’heure du départ, l’adresse du domicile. Bien évidemment, tout contrevenant se verrait sérieusement verbalisé.
Le nombre des morts ne diminuant pas, l’obligation du port de la minerve fut également étendue aux piétons avec, là aussi, verbalisation des récalcitrants.
Au risque de me répéter, toute ressemblance avec des faits ou des personnes…
Je ne vais quand même pas vous livrer la suite de ce roman, mais l’auteur y parle de reconnaissance faciale, de puces censées détecter le taux de sucre dans le sang (mais pas que…) afin de réduire la mortalité due à ce dernier, de caméras de surveillance avec reconnaissance faciale, de suppression de l’agent liquide (pour éradiquer le trafic de drogue… Ben voyons !), de crédit social à la chinoise !
Bref, tout ce vers quoi nos gouvernements sont en train de nous mener, sous le fallacieux prétexte de mieux protéger notre santé ou notre sécurité
Ce qui est extrêmement intéressant, c’est que l’auteur y développe aussi les méthodes employées par les gouvernements pour faire accepter toutes ces mesures par la population.
J’ai découvert par exemple le trilemme de Rodrik2 au sujet de la mondialisation. Cette dernière ne peut fonctionner que si tous les pays adoptent les mêmes règles supervisées par un gouvernement mondial. Le problème étant que chaque pays a ses règles et coutumes : par exemple, on ne peut pas comparer les lois régissant le travail dans certains pays d’Asie avec les nôtres.
D’où le trilème : il est impossible pour une nation d’être en même temps démocratique, mondialisée et souveraine.
- Une nation peut être démocratique et souveraine, auquel cas elle ne peut être mondialisée
- Elle peut être mondialisée et démocratique, mais alors elle doit abandonner sa souveraineté
- Elle peut être souveraine et mondialisée, mais elle doit abandonner sa démocratie.
D’où la difficile équation à laquelle sont confrontés nos gouvernements afin de faire profiter les financiers qui les ont mis au pouvoir la population des bienfaits de la mondialisation…
L’auteur y détaille aussi un tableau extrait d’un document produit par le sociologue Albert Biderman3. Celui-ci récapitule les méthodes employées par les Chinois sur les prisonniers de guerre américains pendant la guerre de Corée. Méthodes utilisées plus tard par les Américains sur les prisonniers de Guantanamo.
En voici un bref résumé :
- Isoler la victime : priver la personne des soutiens et liens sociaux qui lui donneraient la capacité de résister. Développer chez la victime une inquiétude intense à propos d’elle-même. Rendre la victime dépendante de l’autorité
- Monopoliser la perception : fixer l’attention de la victime sur une situation difficile et urgente, forcer son introspection. Éliminer les informations pouvant contredire celles de l’autorité. Punir toutes les actions d’insoumission
- Induire l’épuisement : affaiblir la volonté de résistance, qu’elle soit physique ou mentale
- Présenter des menaces : cultiver l’anxiété, le stress et le désespoir
- Montrer des indulgences occasionnelles : procurer une motivation à respecter les ordres, à obéir, et à se soumettre. Empêcher également ainsi l’accoutumance aux privations imposées
- Démontrer la toute-puissance du pouvoir : suggérer l’inutilité et la futilité de la résistance à l’autorité
- Dégrader la victime : faire apparaître le prix de sa résistance comme plus dommageable que sa capitulation pour l’estime de soi. Réduire la victime au niveau de la survie animale
- Exiger des actions stupides et insensées : développer les habitudes de soumission à l’autorité, même pour des ordres totalement stupides, inutiles et infondés. Briser le libre arbitre et les capacités de jugement de la victime.
On ne peut que malheureusement constater que c’est très exactement tout ce que nous avons vécu lors de la crise du Covid.
Et, hélas, aussi ce que les divers gouvernements continuent d’appliquer afin de manipuler l’opinion publique pour leur plus grand bénéfice (enfin surtout celui de ceux qui les ont placés là…). Toute voix qui s’élève contre ces pratiques ne pouvant être l’œuvre que de complotistes, voire de criminels. En retournant l’opinion contre eux, c’est très facile de faire taire toute voix dissidente !
Mais puisque l’on vous dit que c’est pour votre bien !
Dans son livre, il cite aussi régulièrement Noam Chomsky que je me permets de rapporter :
- La liberté d’expression n’a de sens que si elle s’applique aux opinions qui vous répugnent
- La population en général ne sait pas ce qui est en train de se passer. Et elle ne sait même pas qu’elle ne sait pas
- Le monde ne récompense pas l’honnêteté et l’indépendance, il récompense l’obéissance et la servilité
- La vérité du monde présenté aux gens n’a pas la plus petite relation avec la réalité, car la vérité sur la moindre affaire est enterrée sous des montagnes de mensonges
- Toute l’histoire du contrôle sur le peuple se résume à cela : isoler les gens les uns des autres, parce que si on peut les maintenir isolés assez longtemps, on peut leur faire croire n’importe quoi
Et aussi Machiavel : Celui qui contrôle la peur des gens devient le maître de leurs âmes
Mais celle qui m’a le plus interpelé est celle-ci : Moi, ce qui m’intéresse, ce n’est pas la longueur de la vie. C’est sa largeur (Avicenne)
Pour terminer, j’ajouterai cette dernière, tiré de l’excellent roman dystopique « Word War Z » de Max Brooks : La peur est la matière première de l’univers. Distillez la peur et vous vendrez n’importe quoi à n’importe quel prix.
Mais puisque l’on vous dit que c’est pour votre bien…
1 Babelio : Le réveil – Laurent Gounelle
2 Wikipedia : Triangle d’incompatibilité de Rodrik
3 CIA : Communist coercitive methods for eliciting individual compliance
Point de vue particulièrement intéressant, qui interpelle !