Confiner ou ne pas confiner, telle est la question (2)…

Une étude des plus intéressantes car étant la seule, à ma connaissance, à traiter de l’efficacité l’efficacité des interventions non pharmaceutiques (NPI pour Non-Pharmaceutical Interventions) contre la crise de la COVID-19.

Pour ce faire, les chercheurs ont analysé l’impact de 6068 NPI mises en œuvre en mars-avril 2020 dans 79 pays.

Je vous passe tous les détails de l’étude (ceux-ci sont disponibles sur le lien en bas de page) pour m’arrêter sur ce graphique :

Ranking the effectiveness of worldwide COVID-19 government interventions

Le panneau de gauche montre les intervalles de confiance combinés à 95 % de ΔRt pour les interventions les plus efficaces dans tous les pays. Les zones colorées de droite montrent les scores Z correspondants de l’efficacité de la mesure comme évaluée par les quatre méthodes différentes. Le gris n’indique aucun effet significativement positif. Les NPI sont classés en fonction du nombre de méthodes s’accordant sur leurs impacts, du haut (efficacité significative dans toutes les méthodes) au bas (inefficace dans toutes les analyses).

Ceci permet de voir que certaines pratiques sont très efficaces :

  • Annulation des petits rassemblements
  • Fermeture d’établissements d’enseignement
  • Fermeture des frontières
  • Restrictions de déplacement
  • Fourniture d’équipement de protection (masques, notamment).

D’autres beaucoup moins :

  • Traçage et suivi (dommage pour notre magnifique application franco-française « Tous anti-covid »…)

Les chercheurs reconnaissent que leur méthode comporte certaines limitations. Tout d’abord, Les marges d’erreur de leurs statistiques restent élevées car dépendantes de l’ordre dans lequel ont été prises les mesures, ensuite de nombreux pays touchés ont été obligés d’adopter plusieurs mesures à la fois pour maximiser leurs chances de freiner l’épidémie. On peut aussi noter que plusieurs pratiques moins efficaces, mais conjuguées ensemble, pourraient être plus efficaces qu’une autre plus restrictive, mais pratiquée isolément (confinement total ?).

Mais cette étude à au moins le mérite de tenter de définir quelles pourraient être les méthodes à privilégier, et à contrario celles à oublier.

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