Quand les médias ne se soucient pas du sort de certaines femmes africaines…
Pour en revenir aux campagnes de vaccination de la fondation Bill & Melinda Gates, tout est parti initialement d’une info qui, hélas, ne fit pas beaucoup de bruit à l’époque1. Il s’agissait d’un essai du Tenofovir, médicament antiviral du laboratoire Gilead utilisé contre le sida, sur des prostituées camerounaises. Essai fortement critiqué par la presse locale pour ses manquements à l’éthique ; la presse internationale, quant à elle, devant considérer que le sort de quelques prostituées camerounaises ne pesait pas suffisamment lourd face au laboratoire Gilead et à la fondation de M. Gates…
La plupart des prostituées étaient illettrées, les conseils qu’elles recevaient étaient dispensés en anglais et la moitié d’entre elles ont reçu un placebo à la place du médicament actif sans aucun renforcement du protocole ni du suivi médical. Beaucoup se pensaient même immunisées définitivement contre le VIH et aucune prise en charge n’était prévue par le protocole d’expérimentation pour celles qui ont eu le malheur d’attraper le SIDA. D’autres essais cliniques au Cambodge et au Nigeria du Tenofovir par Gilead (et tous financés par la fondation Bill & Melinda Gates…) ont aussi été interrompues pour les mêmes raisons2.
En passant, on peut hélas noter que le labo Gilead n’est pas le seul à tester ses médicaments en Afrique, beaucoup d’autre sont coutumiers de cette pratique, faisant fi de la moindre considération éthique, juste pour des questions de moindres coûts et de facilités administratives3…
Et si l’on parlait de l’Inde ?
Ce n’est hélas pas un cas isolé. D’autre pays ont aussi eu maille à partir avec les pratiques des labos et financées par la fondation Bil & Melinda Gates !
L’Inde4, par exemple, a intenté une action en justice contre l’OMS, la fondation Bil & Melinda Gates ainsi que 2 organismes (tous deux financés par la fondation…) : PATH (Programme for Appropriate Technology in Health) et l’Alliance GAVI (Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination) pour avoir pour avoir testé sans leur consentement, sur des jeunes filles, le vaccin Gardasil contre le papillomavirus humain (HPV). Plus de 16 000 d’entre elles ont été vaccinées et des mois plus tard, de nombreuses filles ont commencé à tomber malades et en 2010, cinq d’entre elles sont mortes. Deux autres décès ont été signalés à Vadodara, au Gujarat, où environ 14 000 enfants qui étudiaient dans des écoles destinées aux enfants tribaux ont également été vaccinés avec une autre marque de vaccin contre le VPH, Cervarix, fabriquée par GSK. Plus tôt dans la semaine, l’Associated Press a rapporté que des dizaines d’adolescentes ont été hospitalisées dans une petite ville du nord de la Colombie avec des symptômes que les parents soupçonnaient d’être une réaction indésirable au Gardasil.
Le comité de la santé et du bien-être familial qui a enquêté sur les irrégularités relatives aux études d’observation en Inde a constaté que le consentement pour mener ces études, dans de nombreux cas, a été obtenu auprès des responsables des auberges de jeunesse hébergeant ces jeunes filles, ce qui constitue une violation flagrante des règles. Dans bien d’autres cas, les empreintes digitales de leurs parents analphabètes étaient dûment inscrits sur le formulaire de consentement. Les enfants n’avaient par ailleurs aucune idée de la nature de la maladie ou du vaccin. Les autorités concernées n’ont pas pu fournir les formulaires de consentement requis pour les enfants vaccinés dans un grand nombre de cas. Un rapport soumis au gouvernement indien allant même jusqu’à écrire que non seulement le « seul objectif de PATH a été de promouvoir les intérêts commerciaux des fabricants de vaccins (Merk et GSK) contre le HPV qui auraient récolté des profits exceptionnels si PATH avait réussi à obtenir le vaccin contre le HPV dans le programme universel de vaccination du pays. », mais accusant en plus l’organisation PATH « de mener l’étude directement sur les enfants avant qu’elle ne soit testée sur des adultes – ce qui est une violation manifeste des lois indiennes – et a déclaré que l’ICMR avait fait tout son possible pour soutenir PATH en Inde et qu’elle avait promu les vaccins à inclure dans le programme universel d’immunisation avant même qu’une étude indépendante sur les médicaments ait été entreprise. »
En outre, une ONG spécialisée dans la santé des femmes, Sama, a visité Khammam en mars 2010 dans le cadre d’une mission d’enquête, et a constaté que jusqu’à 120 filles avaient subi des réactions indésirables telles que des crises d’épilepsie, des douleurs intenses à l’estomac, des maux de tête et des sautes d’humeur. Le rapport Sama indique également qu’il y a eu des cas de menstruations précoces après la vaccination, des saignements abondants et des crampes menstruelles graves chez de nombreux élèves.
Pour rester en Inde, nous allons aussi parler de la campagne de vaccination pour l’éradication de la polio, campagne organisée en 2011 par la fameuse GAVI et bien évidemment fiancé par la fondation Bill & Melinda Gates. Une visite sur le site de la fondation présente cette campagne de vaccination comme un franc succès5 alors que la réalité est tout autre !
Commençons par un article du Wall Street Journal6 qui relate l’augmentation des cas de NAFP (non-polio acute flaccid paralysis), c’est-à-dire en français PFA (paralysies flasques aiguës non poliomyélitiques) corrélée de manière exponentielle à l’augmentation de la vaccination contre la polio. Ensuite, nous avons un document émanant de l’OMS7, daté de 2005 (soit 6 ans avant la campagne de vaccination…) et qui recommande l’arrêt de l’utilisation du vaccin oral (OPV) contre la polio, celui-ci étant responsable non seulement de nombreux cas de NAFP, mais aussi de la prolifération de poliovirus circulants dérivés d’une souche vaccinale, c’est-à-dire que certaines personnes présentant des syndromes d’immunodéficience primaire peuvent, alors qu’elles n’avaient pas la polio, suite au vaccin oral transmettre le virus de la polio par les excréments pendant une durée pouvant aller jusqu’à 36 mois.
Et donc nous sommes en 2011 et la fondation Bill & Melinda Gates initie avec la GAVI une campagne de vaccination avec un vaccin dont, 6 ans auparavant, l’OMS avait pointé du doigt les dangers et que les USA n’utilisent plus depuis une dizaine d’années8. Je vous recommande la lecture d’un document très intéressant9 faisant un état des lieux sur cette vaccination à la hussarde. Quant au coût final supporté par l’Inde pour cette campagne de vaccination contre la polio, je vous laisse juge10 : « Le gouvernement indien a finalement dû financer ce programme extrêmement coûteux, qui a coûté au pays 100 fois plus que la valeur de la subvention initiale (initialement 2 millions de dollars…) », sans compter que cet argent aurait pu être utilisé à des fins beaucoup plus profitables : « Il est tentant de spéculer sur ce qui aurait pu être réalisé si les 2,5 milliards de dollars dépensés pour tenter d’éradiquer la poliomyélite étaient dépensés pour l’eau et l’assainissement et la vaccination de routine. ».
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1 Maladies cardiovasculaires, cholestérol et statines : La guerre des labos contre notre santé (2005)
Le Monde diplomatique : L’Afrique, cobaye de Big Pharma
3 Le Monde diplomatique (article complet) : L’Afrique, cobaye de Big Pharma
4 The Economic Times : Controversial vaccine studies: Why is Bill & Melinda Gates Foundation under fire from critics in India?
5 Bill & Melinda Gates Foundation : POLIO : Aperçu de nos stratégies
6 Wall Street Journal : India’s Victory Over Polio Has an Unexpected Consequence
7 GPEI : Document cadre destiné aux responsables des politiques nationales au sein des pays utilisant le VPO
8 The New-York Times : Change in Polio Vaccines Is Recommended
9 Indian Journal of Medical Ethics : Polio programme: let us declare victory and move on
10 Pharambiz : Experts call WHO & Bill Gates Foundation’s role in India’s polio eradication campaign unethical
1 réflexion au sujet de « La fondation Bill & Melinda Gates, le summum de l’hypocrisie (5) ? »