L’alimentation méditerranéenne en recul chez les enfants du sud de l’Europe

Le régime méditerranéen est unanimement reconnu comme étant un élément clé de la lutte contre les maladies cardiovasculaires. Celui-ci, contrairement à ce que peut laisser penser son nom, n’est pas un régime dans le sens restrictif du terme, mais une pratique alimentaire traditionnelle qui mélange une consommation abondante de fruits, légumes, légumineuses, céréales, herbes aromatiques et d’huile d’olive, une consommation modérée de produits laitiers, d’œufs et de vin ainsi qu’une consommation limitée de poisson et une consommation faible de viande.

A contrario, l’obésité (et la sédentarité qui en découle) est reconnue, elle aussi unanimement, comme étant un facteur important favorisant les maladies cardiovasculaires (et bien d’autres telles l’hypertension, le diabète, les cancers, etc.).

Du fait de l’attrait d’une alimentation de type « américaine » chez les enfants et les adolescents, les pays d’Europe du Sud (notamment Chypre, Grèce, Italie, Malte, Saint-Marin et Espagne) sont parmi ceux où l’obésité infantile est la plus développée avec environ un garçon sur cinq (allant de 18 % à 21 %) obèse. Le Danemark, la France, l’Irlande, la Lettonie et la Norvège sont parmi les pays ayant les taux les plus bas, avec de 5 % à 9 % d’obésité dans les deux sexes1.

Il est aussi prouvé que la pression commerciale sur les enfants (en particulier la commercialisation d’aliments et de boissons riches en énergie et pauvres en micronutriments) est un élément important du choix de l’alimentation effectués par ceux-ci, le marketing influençant fortement les connaissances, les préférences, les attitudes, les choix alimentaires et les comportements alimentaires des enfants2. En outre on peut remarquer que les industries agroalimentaires qui dépensent le plus en campagnes de marketing pour les produits alimentaires à destination des enfants sont celles dont les produits ont le moins d’intérêts nutritifs…

Aussi lorsque je vois nos chers députés (au vu ce qu’ils coûtent aux contribuables3…) qui, par 49 voix contre 13, rejettent l’interdiction de la publicité pour les aliments trop sucrés, trop gras et trop salés destinées aux enfants de moins de 16 ans ainsi que l’obligation d’étiqueter les produits avec le logo Nutri-Score, nous sommes en droit de penser sérieusement que :

  1. Seulement 62 élus présents (sur 577…) pour voter une loi qui engage l’avenir et la santé de nos enfants signifie que 89 % des députés sont payés grassement pour un travail fictif car, en outre, ce n’est pas la première fois qu’une loi d’importance n’est votée que par une poignée d’élus (on peut se remémorer notamment le vote de la loi sur le renseignement avec seulement 30 députés présents…).
  2. Sur les élus présents, plus de 73 % ont cédés aux pressions des lobbies divers (publicitaires, agroalimentaires et chaînes de télévisions) préférant sans-doute dîner tous frais payés avec ces lobbyistes dans de grands restaurants, que voter une loi qui certes, empiéterait sur les intérêts de ces personnes, mais permettrait surtout d’améliorer la santé de nombreux enfants (et des adultes qu’ils deviendront…).

Comment dire ?

Monde de merde !

 

3 Observatoire des gaspillages : Combien coûtent les députés ?

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