Projet de loi sur la « provocation à l’abandon de soins »

Ce sulfureux projet de loi revient aujourd’hui à l’assemblée¹. J’avais déjà écrit un article sur cette proposition² qui peut se révéler propice à museler les lanceurs d’alertes, et par là même la liberté d’expression.

Celui-ci prévoit de renforcer l’arsenal juridique pour lutter contre les dérives sectaires, avec notamment un nouveau délit : celui de pousser une personne à ne pas se soigner, ou à se soigner via des pratiques non reconnues, ou provocation à l’abandon ou l’abstention de soins ou à l’adoption de pratiques, dont il est manifeste qu’elles exposent la personne visée à un risque grave ou immédiat pour sa santé.

Je reconnais que certaines dérives sont inquiétantes³, mais il n’y a aucune commune mesure entre ces dernières et d’autres sites, tel que le mien, qui démontrent (études cliniques à l’appui) que les statines (ou autres panacées) sont quasiment inefficaces et extrêmement dangereuses.

Que penser de tous les lanceurs d’alertes qui ont dénoncé les malversations des labos pharmaceutiques, telle Irène Frachon, voué initialement aux gémonies avec ses déclarations au sujet du Médiator, alors que quelques années plus tard, les instances médicales et la justice ont bien été obligés de reconnaître (non sans difficultés⁴…) qu’elle avait raison. La liste des scandales sanitaires est longue comme un jour de pluie, et à l’initiative bien souvent d’une personne ou d’un petit groupe de personnes qui ont donné l’alerte.

Donc maintenant, il sera interdit de critiquer n’importe quel médicament parce qu’un labo a décidé que celui-ci est bon pour notre santé (surtout pour ses bénéfices !), quelles qu’en soient les conséquences. Au risque d’être condamné à une peine pouvant aller jusqu’à 3 ans d’emprisonnement et 375 000 euros d’amende.

Faire taire toute voie discordante, n’est-ce pas ainsi que débute tout régime dictatorial ?