Je vous cite le titre d’un article dithyrambique vis-a-vis du vaccin contre la grippe et paru sur Medscape1 : Les plus grands essais randomisés individuels jamais réalisés montrent que les vaccins antigrippaux à haute dose réduisent les hospitalisations.
Cet article fait le point sur les deux essais cliniques DANFLU-22 et GALFLU3 qui ont testé l’efficacité d’un vaccin grippal inactivé à haute dose versus celui à dose standard.
Les résultats annoncés par Medscape sont à la hauteur des espérances, jugez plutôt : pour le premier, 6 % de réductions des hospitalisations pour grippe ou pneumonie. Les chercheurs ont également observé une réduction des taux d’hospitalisation pour la grippe seule (43,6 %), des maladies cardiorespiratoires (5,7 %) et les hospitalisations toutes causes confondues (2,1 %)
et concernant le deuxième essai Le Dr Federico Martinón-Torres, Ph. D., directeur du service de pédiatrie translationnelle et des maladies infectieuses à l’hôpital clinique universitaire de Santiago, à Santiago, en Espagne, qui a dirigé l’étude, a déclaré que la dose plus élevée était associée à une diminution de 23,7 % du risque d’hospitalisation pour grippe ou pneumonie, à une réduction de 31,8 % des hospitalisations pour grippe et à une diminution de 8,4 % des hospitalisations pour problèmes cardio-pulmonaires.
C’est tellement magnifique que j’en pleurerai presque !
Sauf que…
Sauf que lorsque l’on se penche sur les études citées, nous avons pour l’étude DANFLU-2 :
- Un événement final principal s’est produit chez 1138 participants (0,68 %) dans le groupe à forte dose et chez 1210 (0,73 %) dans le groupe recevant la dose standard (efficacité absolue du vaccin : 0,05 %).
- L’hospitalisation pour la grippe a été observée chez 0,06 % des participants dans le groupe recevant des doses élevées et chez 0,11 % dans le groupe recevant la dose standard (efficacité absolue du vaccin : 0,05 %)
- L’hospitalisation pour pneumonie est survenue dans 0,63 % et 0,63 %, respectivement (efficacité absolue du vaccin : 0,00 %)
- Hospitalisation pour maladie cardiorespiratoire chez 2,25 % et 2,38 % (efficacité absolue du vaccin : 0,07 %)
- Hospitalisation toute cause 9,38 % et 9,58 % respectivement (efficacité absolue : 0,2 %) et décès toute cause respectivement 0,67 % et 0,66 % (efficacité absolue du vaccin : 0,1 %)
Quant à l’étude GALFLU :
- Un événement principal est survenu chez 174 des 67 093 participants (0,26 %) dans le groupe à dose élevée et chez 227 des 66 789 (0,34 %) dans le groupe à dose standard (efficacité absolue du vaccin : 0,08 %).
- Une hospitalisation pour grippe est survenue chez 63 des 67 093 participants (0,09 %) dans le groupe à dose élevée et chez 92 des 66 789 (0,14 %) dans le groupe à dose standard (efficacité absolue du vaccin : 0,05 %).
Je vous passe la conclusion de l’article qui, se basant sur de faux pourcentages (relatifs), se permet de dire qu’il faut se faire impérativement vacciner. La Société européenne de cardiologie, allant même jusqu’à appeler à ce que la vaccination systématique devienne le quatrième pilier majeur de la prévention cardiovasculaire, aux côtés des antihypertenseurs, des hypolipidémiants et des médicaments contre le diabète
Ben voyons.
On ne nous prendrait pas juste un peu pour des imbéciles, pour le coup ?
Encore une fois, un grand merci pour vos analyses de publications médicales. Et, encore une fois, d’avoir mis le doigt sur ce problème des pourcentages absolus versus relatifs, ces derniers pouvant faire dire n’importe quoi…