Titre officiel :
PCSK9 inhibition with evolocumab (AMG 145) in heterozygous familial hypercholesterolaemia (RUTHERFORD-2) : a randomised, double-blind, placebo-controlled trial
Date de publication :
10 octobre 2014
Durée :
Seulement 12 semaines…
Sponsor :
AMGEN
Produit :
Evolocumab (inhibiteur de PCSK9) en plus de statines et éventuellement Ezetimibe
Conflits d’intérêts :
La plupart des intervenants sont financés par les labos. La liste est disponible en fin du rapport officiel complet.
Participants :
331 patients admissibles (âgés de 18 à 80 ans), qui répondaient aux critères cliniques de l’hypercholestérolémie familiale hétérozygote et qui suivaient un traitement hypolipidémiant stable depuis au moins 4 semaines, avec une concentration de cholestérol LDL à jeun de 2,6 mmol/L ou plus, ont été répartis aléatoirement selon un rapport 2:2:1:1 pour recevoir 140 mg d’évolocumab par injection sous-cutanée toutes les 2 semaines, 420 mg d’évolocumab par mois ou un placebo par injection sous-cutanée toutes les 2 semaines ou par mois pendant 12 semaines.
Interventions :
- Statine (+ éventuellement ezetimibe) + injections sous-cutanées d’evolocumab (140 mg toutes les 2 semaines ou 420 mg chaque mois)
- Statine (+ éventuellement ezetimibe) + placebo.
Sources :
Quelques réflexions concernant cette étude clinique :
Concernant la sélection des patients :
Hélas, je n’ai pas accès à ces renseignements. Ceux-ci sont consignés dans une annexe et il faut payer pour en avoir l’accès.
Eh oui, tout se monnaye, de nos jours. Même les informations sur la santé !
Et si l’on fouille un peu plus… :
Collecte et analyse des données
Amgen a conçu l’étude en collaboration avec les auteurs (auteurs d’ailleurs rémunérés par AMGEN…) et était responsable de la collecte et de l’analyse des données.
Sans commentaires…
Evolocumab contre placébo, oui mais…
Tous les patients prenaient des statines ; 289 des 331 (87 %) prenaient des doses élevées et 204 des 331 (62 %) prenaient également de l’ézétimibe.
Donc, nous avons des patients qui prenaient des statines à la dose la plus élevée, avec en plus de l’ezetimibe pour certains et comme ça ne suffit pas, on leur a rajouté des injections d’inhibiteurs de pcsk9.
Houlà ! Sacré cocktail…
Effets secondaires
Il existe quand même une augmentation notable des effets secondaire (il ne faut aussi pas oublier que ceux-ci viennent en addition de ceux déjà produits par les statines à hautes doses + ceux dus à l’ezetimibe…).
Je rappelle que, dans le cas présent, le terme « placebo » signifie : statines à haute dose + éventuellement ezetimibe + placebo…
- Rhinopharyngites : jusqu’à 10 % pour l’evolocumab versus 4 % pour le placebo (soit 6 %)
- Maux de tête : 5 % versus 2% (3 %)
- Contusion : jusqu’à 5 % versus 0% (5 %)
- Mal de dos : jusqu’à 5 % versus 0% (5 %)
- Nausées : jusqu’à 5 % versus 0% (5 %)
Critères de terminaison primaire et secondaire
Les critères d’évaluation principaux étaient la variation en pourcentage du cholestérol LDL par rapport à la valeur initiale à la semaine 12 et à la moyenne des semaines 10 et 12, analysée en intention de traiter.
Venons-en aux résultats de l’étude RUTHERFORD-2 :
Quels résultats ? l’evolocumab a entraîné des réductions rapides de 60 % du cholestérol LDL par rapport au placebo. Mais pour l’instant, on ne saura pas si cela s’est traduit par une diminution conséquente des MCV.
Pour ceci, rendez-vous au prochain épisode…
En conclusion :
Que dire d’un essai clinique d’une durée de douze semaines ?
L’unique but de cet essai était de tester si l’evolocumab provoquait une baisse rapide et conséquente du cholestérol. Vu de ce point, l’essai est une totale réussite ! Mais pour ce qui est de la tolérabilité sur le long terme ou de l’efficacité sur les MCV, on repassera.
Dernière modification : 2025-10-26